Vejen

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Vejen

Quand on voit arriver un jeu, on lui trouve souvent un style, une filiation, sans même y avoir joué. Un plateau avec des villes, un chariot qui commerce d’une à l’autre, des cartes pour avoir des bonus de revente, des commerces qui s’installent… Thurn and Taxis ? Filiation ou inspiration, il faut jouer pour le savoir.

Passé sous les radars, Vejen est le premier jeu édité par Spielefaible qui ne soit pas une localisation. C’est aussi le premier jeu de Thomas Nielsen et Kai Starck (bien que ce dernier ait contribué aux extensions de Scythe avec The Wind Gambit). Les graphismes sont l’œuvre de Alexander Jung qui n’en est pas à son coup d’essai (Strasbourg, Fauna, Grand Cru, La Isla, Bora Bora, …).

Vous allez prendre le rôle d’un commerçant, voyageant avec son chariot et ses bœufs entre le Danemark et l’Allemagne. L’euro n’étant pas encore passé par là, vous payerez en Couronnes ou en Thaler selon le côté de la frontière où vous ferez vos affaires. Vous devrez donc avoir les deux monnaies sous le coude pour faire les meilleures affaires ou vous cantonner à un seul des deux pays. Au fil du temps, vous développerez vos commerces, installant des comptoirs et améliorerez votre entrepôt et vos capacités de déplacement.

En partant de votre ville de départ, définie par votre plateau personnel asymétrique, vous allez pouvoir réaliser des actions durant les 12 tours du jeu. Chaque tour comporte :

– Une phase événement : Représenté par une carte qui va moduler le cours du Thaler/Couronne et rendre éventuellement inaccessible certaines villes touchées par la peste.
– Une phase de revenu : Tous vos comptoirs produisent la ressource phare de leur ville et vous récupérez les points de déplacement selon votre type de chariot.
– Une phase action : La principale du jeu, où chacun son tour on réalise une action dans la limite de ses moyens (financiers et déplacement), jusqu’à tous passer.
– Une phase de Nettoyage : Pour préparer le tour suivant.

Si le cœur du jeu se passe dans la phase d’action, où vous courrez de ville en ville (à hauteur de vos moyens) pour vous développer, sa mécanique se base sur le cours des deux monnaies. D’une valeur allant de 1 à 3, ce montant régule toutes les actions d’achat/vente de ressources. Vous essayez donc d’acheter dans le pays au cours le plus bas, pour revendre dans celui le plus élevé. Comme on connaît d’avance la prochaine carte événement, on sait quelle modification du cours aura lieu au tour suivant. A nous à l’anticiper.

Les actions possibles sont :
– Acheter une ressource : de la ville où se trouve votre chariot, dans sa limite de stockage.
– Placer une ressource : du chariot vers votre comptoir (il doivent être au même endroit), afin de le vendre.
– Vendre une ressource : en comptabilisant la distance entre le comptoir où elle était stockée et l’endroit où le chariot la vend.
– Construire : un comptoir, un moulin (pour faire des produits de luxe), un bateau (pour se déplacer plus vite), un développement (pour améliorer le stockage/déplacement du chariot ou les ressources placées dans un comptoir)
– Transformer des ressources : avec le moulin

Des cartes donnant des bonus de vente ou autre, tout comme des objectifs de fin de jeu, permettent de moduler les parties et évitent d’avoir un ordre, toujours identique, de développement. Mis à part la course pour construire les comptoirs sur les places limitées (1 ou 2 par ville), il n’y a pas d’interactivité entre les joueurs et chacun développe son commerce de la manière qu’il juge optimale. Peu d’intérêt donc dans les activités des autres et l’on pourrait presque réaliser ses actions, l’une après l’autre, sans attendre le voisin (pour peu qu’il n’y ait pas de conflit dans la construction des comptoirs).

La gestion des développements de sa compagnie, avec les limites de stockage et de déplacement de son chariot est intéressante. Il vous faudra choisir l’ordre de développement que vous viserez, entre de nouveaux comptoirs ou un chariot permettant d’aller plus loin en un tour. Les deux seront certainement vos premiers choix, le reste en découlant au fil du temps. Il est largement possible de réaliser toutes les constructions de son entreprise, bien avant le 12ième tour, les derniers tours visant à maximiser vos achats/vente pour obtenir le plus d’agent (les PV) en fin de jeu.

Vejen est un jeu plaisant qui permettra aux joueurs familiaux de découvrir ce qui se fait au niveau de complexité supérieur, sans révolutionner le genre et avec un intérêt limité sur le long terme pour les Connaisseurs ou Experts.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *