The Cost

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

The Cost

The Cost de Armando Canales est édité chez Spielworxx.

Le thème se veut très présent et pas très positif, puisque l’on va exploiter l’Asbeste (la grande famille de l’amiante) de son extraction à son raffinage jusqu’à la vente dans des pays qui en veulent. Pour se faire, on sacrifiera (littéralement) quelques travailleurs dans nos usines au profit de la rentabilité. Jusqu’à la fin du jeu (et le petit mot à lire après le comptage des points) l’auteur veut nous sensibiliser aux méfaits de certains produits et le fait que les pays font passer durant des années le profit qu’il constitue avant la santé publique et son interdiction (on parle d’amiante, mais on aurait pu parler de Round Up et du Glyphosate).

Départ dans le brouillard après l’explication des règles relativement simples du jeu. On choisit un pays, le premier marqueur disponible pour activer une action nationale, et on prend position sur l’intersection de 3 tuiles pour faire leurs actions. Construction de rails, mines, raffineries, ports ou acquisition de ressources et l’exploitation peut commencer. On transforme notre argent en ressource (la monnaie locale pour acheter des choses) puis chacun réalise une action de base (produire, transporter, raffiner) en décidant de payer des ressource pour protéger ses travailleurs ou de privilégier l’économie du patron au détriment de la vie des travailleurs (un mort immédiat).

Les morts limiteront petit à petit la demande du pays en asbeste raffiné, jusqu’à ce que trop soit trop et qu’il se ferme totalement à son commerce (enfin ?). Le déplacement des produits dans et hors du pays permettront aux joueurs de rassembler de l’argent (à l’arrivée du produit et selon son déplacement). Une règle de déplacement force à emprunter certains chemins plutôt qu’un autre, permettant au joueur le plus malin de forcer le passage par ses outils pour engranger plus d’argent.

C’est bien là tout le sel de The Cost, car c’est un jeu hyper interactif où vous jouerez sur les obligations des joueurs d’utiliser vos moyens de transport, en préservant les pays où vous êtes installé tout en sacrifiant les ouvriers dans les pays qui ne sont pas à votre avantage. Il faut une partie pour en comprendre les interactions fines et l’intérêt de laisser vivre ou mourir vos ouvriers, tout en forçant le passage sur vos biens propres. Mais on ne pourra pas lui reprocher un manque d’interactivité ni de jouabilité.

Un regret sur les pions dont le recto et le verso ne portent pas le même numéro (problème d’impression regrettable) ou les règles papiers dans lesquelles il manque des mots qui se trouvent dans la version pdf en ligne.

Les premiers coups sont importants, puisque l’on ne s’installera que 4 fois (4 manches) durant le jeu. Bien s’organiser est nécessaire, mais aussi forcer les autres à certaines actions. Une différence de points énorme en fin de partie entre ceux ayant compris (même seulement au deuxième tour) l’intérêt des rails/constructions et les autres. Rejouer avec le même groupe de joueurs semble une obligation pour monter le niveau du jeu d’un cran et en puiser toute la substance.

2 réponses

  1. Laurent Lecomte dit :

    Si Wildcatters et an Infamous Traffic avaient un enfant, il ressemblerait probablement à The Cost…

    The Cost est un jeu économique au thème dérangeant comme seuls Spielworxx, Hollandspiele ou encore Blast City Games peuvent en proposer, aux règles simples bien que difficiles à apprivoiser, au gameplay relativement opaque (tout du moins durant la première partie) et hyper interactif induisant un nombre de paramètres à prendre en compte lors de chaque décision/action assez déconcertant.
    The Cost pourra donc rebuter plus d’un joueur casual mais les amateurs avertis y trouveront beaucoup de plaisir ludique. Personnellement, il s’agit d’un vrai coup de cœur, d’un de mes jeux de l’année et de loin mon Spielworxx préféré depuis Yinzi…

  2. Benoît L dit :

    Quand on m’a annoncé qu’il y aurait des morts dans les mines, j’ai pris peur…
    Le thème était intriguant mais finalement je n’ai pas boudé mon plaisir lors du test de ce jeu.

    Qu’est-ce que j’ai aimé durant notre partie test ?
    Déjà, le fait de ne rien avoir compris avant le second tour. J’ai ainsi pu admirer mes partenaires de jeu élaborer leur stratégie là où moi j’ai certainement fait le pire tour possible.
    Mais qu’importe, j’aurais réussi à me rattraper au fur et à mesure tout en essayant de convaincre les joueurs autour de la table qu’il n’était pas éthique de faire mourir ses ouvriers (Le Pecora A compris ! Rejoignez nous)
    Les mécaniques ne sont pas si compliquées mais il faut tout de même faire quelques tests avant de comprendre et voir les subtilités possibles.

    Honnêtement, j’ai beaucoup aimé et je n’ai pas vu le temps passer.

    Il faut quand même aussi souligner que, même si le thème me semblait étrange, le message qui est véhiculé est bien passé même si je pense qu’il aurait été de bon ton de pénaliser les stratégies trop orientées vers le massacre d’ouvriers.
    Mais bon… Cela permet peut-être un meilleur parallèle avec le monde réel.

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