Gutenberg

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Gutenberg

Qu’est-ce qui arrive en premier ? Non pas l’œuf ou la poule, mais la mécanique ou le thème ? Quand on parle de jeux au thème plaqué, on se dit que la mécanique était la base de réflexion. Mais quand le jeu est dans le thème, peut-on être assuré que c’est ce dernier qui a primé lors du développement ? Suffit-il d’un beau travail d’illustration ou d’un matériel hors norme pour nous amener dans le monde que veut nous vendre l’auteur ? Souvent oui.

Gutenberg est l’œuvre de Katarzyna Cioch et Wojciech Wisniewski qui se retrouvent après avoir gagné un prix en Pologne pour leur premier jeu PARTYtura, un jeu coopératif façon « chef d’orchestre » bien connu des camps de jeunesse. C’est chez Granna, qui a fêté ses 30 ans d’existence, que le jeu est édité avec le logo « Expert » qui semble avoir la même signification que chez Iello (soit « pas familial »). Niveau illustrations c’est Rafal Szlapa qui s’y colle et signe ici son 5ième jeu.

Comme son nom le laisse supposer, Gutenberg se penche sur le père de l’imprimerie et nous propose de réaliser des petites productions à la demande, dont la qualité varie selon l’usage éventuel de couleurs et d’experts dans divers domaines. Pour l’immersion matérielle, de superbes lettres en bois façon typographie sont proposées pour réaliser les demandes.

Le plateau central reprend les 5 types d’actions qui seront traitées l’une après l’autre pour les joueurs. Chacun dispose d’une grille de programmation, d’un plateau personnel avec les experts dont il dispose et d’un personnage spécial fournissant un pouvoir unique et donc un jeu asymétrique. Deux ordres d’impression ponctuent la mise en place, formés d’une demande en lettres de typo et d’amélioration en terme de couleur et spécialistes.

Le jeu se déroule en 6 manches très rapides (comptez 10 minutes pour chacune) où après avoir tourné des roues proposant des bonus, chacun va diviser ses marqueurs (entre 7 et 10 à 4 joueurs) sur 5 actions. Pour chacune d’entre elles, le joueur qui aura placé le plus de marqueurs agira en premier, en cas d’égalité c’est le joueur le plus proche du premier qui sera avantagé. Cet avantage est compensé avec le nombre de marqueurs, le premier joueur n’en ayant que 7 à placer, tandis que chaque joueur suivant en aura un de plus que le précédent (7-8-9-10 pour les 4 places). C’est malin et cela fonctionne.

On termine par réaliser les ordres. On utilise les lettres de typo (qui ne sont pas perdues) et de manière optionnelle, pour gagner des PV, on ajoute des couleurs (qui sont perdues) et des spécialistes d’un niveau demandé. Si les deux option (couleur et spécialistes) sont réalisés, un bonus supplémentaire sera accordé. L’impression quant à elle permet de gagner de l’argent.

Les actions qui sont traitées à leur tour sont :

  • Ajouter un ordre : On choisi une série de lettres à fournir + un bonus couleur et spécialiste.
  • Acheter des couleurs : Dans un bloc de 3, la première est gratuite, les 2 autres sont payantes
  • Améliorer ses spécialistes : On choisi un domino contenant 2 spécialistes qui progresseront de 1 niveau
  • Ajouter une roue : Les roues ont 3 bonus possibles et un seul côté est activable en action libre. Elles tournent d’un cran chacune à chaque tour et il est possible d’en avoir 3 en jeu.
  • Réaliser un Patronage : Soit avoir un bonus (couleur, argent, spécialiste, ordre), soit répondre à une demande unique qui rapporte 8 PV.

Excepté le Patronage unique, toutes les autres actions sont disponibles pour tous les joueurs. Ce qui signifie que même le dernier dans la programmation pourra être servi. Certes il aura ce qu’il reste, mais les actions étant relativement égales, ce n’est pas vraiment un problème irrémédiable. La bataille des marqueurs se déroule donc souvent sur le patronage (où tous ne seront pas servis) et parfois sur l’une des autres actions qui collent plus à votre développement personnel. En fin de jeu, on marquera des PV selon ses avancées dans les experts, sur l’argent restant et les cartes de patronage récupérées.

Gutenberg est bien équilibré dans ses pouvoirs (personnage, roues et actions), peut-être un peu trop, le rendant lisse sur plusieurs aspects et perdant en tension sur la sélection de ses marqueurs pour la lutte afin de passer en premier sur une action. Simple et rapide, il est loin d’avoir un niveau Expert tel qu’on l’attend, mais il n’est simplement pas d’un niveau familial, ce qui amène l’ajout du terme sur la boîte dans la gamme de Granna.

Gutenberg est un joli jeu qui s’explique et se joue vite, sans prise de tête, permettant à des joueurs familiaux à progresser d’un cran vers le Connaisseur. Un jeu de fin de soirée ou tampon entre deux jeux plus lourds en attendant un repas ou une autre table. La dernière bonne nouvelle est qu’Atalia proposera la version française vers février 2022 !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *