Nucleum

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Nucleum

Je peux dire que globalement les jeux qui arrivent entre mes mains sont bons. Je peux trouver dans presque tous des « petits trucs » qui sortent de l’ordinaire, même si souvent ce petit plus ne permet pas d’en faire un jeu « woaw ». Le « Ok Game » me semblent de plus en plus la norme, ou je suis devenu trop exigeant avec le temps, mais j’ai l’impression de ne trouver qu’un ou deux jeux par an qui mérite réellement de passer sa vieillesse avec une place assurée dans ma ludothèque. Avec autant de jeux qui sortent chaque année, c’est assez incroyable, non ?

Nucleum est le jeu qui associe deux auteurs à succès très en place actuellement : Simone Luciani et Dávid Turczi, édité par Board & Dice (VO) et Intrafin (VF). Trois illustrateurs se sont relayés sur le jeu : Andreas Resch (Mombasa, Great Western Trail, Gugong), , Piotr Sokołowski (Loot, Scotten Totten), Zbigniew Umgelter (Tiletum, Tekhenu, Tawantinsuyu) des habitués de la maison et des jeux expert pour la plupart.

Nucleum pose son propos dans un monde parallèle où l’énergie nucléaire (appelée Nucléum) est découverte à l’époque du développement du chemin de fer dans la zone Autriche-Allemagne. Vous participez au développement du réseau ferroviaire, à l’éclairage des bâtiments avec la nouvelle électricité nucléaire et au passage du charbon au nucléum.

Le plateau central représente des villes (zones colorées) pour installer des bâtiments (3 types + 1 mixte), des turbines pour améliorer les centrales ou des mines pour aller chercher le fameux nucléum. Les joueurs ont un plateau asymétrique avec des technologies à développer, les bâtiments à construire, un à 4 objectifs personnels et trois pistes de production (argent, travailleurs, PV).

Chaque joueur dispose de plaquettes d’action qui sont aussi des rails, aussi, si le joueur ne se repose pas pour récupérer les plaquettes jouées, il peut poser une plaquette simplement pour faire ses deux actions ou l’utiliser pour construire des rails (avec un travailleur). Petite subtilité, les rails posés ont des couleurs et si celles-ci coïncident avec ce qu’elles touchent, les actions sont malgré tout réalisées.

Les rails posés pour leurs action servent malgré tout à une chose importante, pour ne pas dire primordiale, améliorer sa production. En effet, les pistes de production ont un marqueur qui progresse, mais il ne permettra de récolter ressources et PV que SI les plaquettes d’actions sont assez nombreuses pour arriver à leur hauteur. Cela force à ne pas se reposer plusieurs fois d’affilée pour cumuler les ressources.

Avec ces actions, on construira des bâtiments, reprendra de nouvelles actions/rails (en remplacement des rails placés et donc des actions perdues), réservera des contrats, améliorera ses pistes et évidemment électrifiera les maisons. Cette électrification, qui est malgré tout au cœur du jeu, est primordiale puisque les bâtiments rapporteront PV, Bonus et surtout des étoiles (plein les yeux 😉 ).

Les étoiles serviront lors des phases de repos à placer un marqueur sur une piste d’objectifs de fin de jeu qui multipliera le nombre de réalisation d’un type de produit par X (qui sera plus important si on monte plus haut sur la piste). Ne pas en avoir signifie des PV négatif, bien que la contrepartie (argent et travailleurs) est parfois acceptable.

Sur le plateau, la pose des rails permettra d’étendre son réseau, tant pour améliorer ses PV de fin de jeu sur les bâtiments publics que pour permettre de construire ses bâtiments (uniquement dans son réseau). Evidemment, la pose des rails signifie la disparition de ses tuiles et il conviendra d’en acheter de nouvelles dans le marché pour ne pas se retrouver avec une action indisponible (hormis la tuile joker que l’on ne peut poser comme rail). C’est très malin et l’on rechigne parfois à poser un rail que l’on trouve très utile sachant que l’on va le perdre. Les faire coïncider avec les couleurs pour ne pas perdre leur action est parfois une sinécure, mais cela donne du peps au jeu.

Pour électrifier les maisons, il faudra acheter du charbon ou récupérer du nucléum dans ses mines, puis disposer de rails (qu’importe le propriétaire) pour le transporter jusqu’à une centrale adéquate puis à la maison. Si le charbon peut être envoyé plusieurs fois dans une centrale, le nucléum (plus puissant pour électrifier) nécessite une turbine au-delà du premier morceau traité. Ces turbines sont celles construites par les joueurs et si l’on utilise celles des autres, il faudra les payer.

La fin de jeu surviendra quand 2 marqueurs (sur 5) seront atteints. Cela signifie parfois une fin abrupte ou des joueurs qui tournent autour de la fin de jeu en évitant une action car ils veulent encore jouer (c’est souvent bon signe 😉 ).

Le plaisir dans Nucleum est tant lié au développement que l’on réalise pour soi (technologies développées) que dans le choix des plaquettes d’action que l’on essaie de faire s’imbriquer pour profiter au mieux de ses moyens ou dans les contrats que l’on choisi et réalisé. Le tout en développant son réseau, en électrifiant pour les étoiles et en préparant sa phase de repos avec une meilleure production. J’ai l’impression d’avoir toujours plusieurs voies de réflexion en même temps, ce qui ne me donne pas le sentiment de downtime dans le jeu. On doit parfois changer son plan quand sa tuile d’action a été prise ou quand on « vole » son emplacement de construction, mais cela reste peu courant si l’on a pris soin d’analyser ses priorités.

Le temps nous dira si tous les plateaux asymétriques se valent, mais pour l’instant rien de flagrant n’a été remonté. La chance est plus liée aux contrats qui apparaissent et qui sont parfois réalisés immédiatement pour certains joueurs. Comme ils améliorent les technologies, c’est peut-être le point qui pourrait énerver dans certaines parties.

Souvent comparés à Brass pour son style, ou à Barrage pour son électrification, il n’est nullement une copie de ceux-ci. Moins punitif que Barrage, plus ouvert que Brass, il est de ceux qui peuvent marquer leur année et gagner une place à demeure dans les armoires des joueurs. Une référence pour l’avenir.

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