Essen 2022

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Essen 2022

Après une nuit de (vrai) sommeil, il est temps de se poser pour vous faire un retour sur cet Essen 2022. Après des hésitations sur le fait de faire un ou deux jours (vu le prix et le masque qui faisait son retour sur mon visage), je finis par me convaincre d’y passer finalement 4 suite au désistement dans un appartement multiculturel francophone (belge, français, presque luxembourgeois et suisse). Arrivé la veille du salon avec un jeu dans ma valise, Galileo Project en vue de le faire dédicacer le samedi et passer la première soirée, on se pose dans un appartement à 30 minutes du salon.

Jour 1, c’est l’excitation normale, avec un brin de nouveauté puisque l’on se parque sous le salon et pas dans la tour à côté, beaucoup plus utile pour aller ranger son loot (l’escalier est entre le hall 1 et 2). Le premier jour c’est aussi celui des à peu près (chaque année) pour l’organisation, du coup, on nous laisse passer par l’escalier central à 9h comme si on faisait partie des Pro. On ne s’en plaint pas et on profite de notre heure d’avance.

Cette heure permet d’aller pick un Planet B chez Hans-im-Glück Spieleverlag avec ses cartes en anglais (un des rares que ceux du mercredi avaient laissé), mais surtout de trouver Vital Lacerda seul à son stand chez Eagle-Gryphon Games, en train de « sacrifier » le jeu de Weather Machine qu’il avait installé devant lui, en signant des tuiles du jeu et les offrant aux passants ! Hallucinant. Super sympa, il se prête de bonne grâce à la photo et me dédicace le Weather Machine pour l’EGA. Je le laisse pour qu’il révise ses règles, qu’il n’a plus expliquées depuis longtemps et qui ne lui reviendront que complètement d’ici fin de journée ! 😊

Comme Mindclash Games n’est pas loin, j’y fais un tour pour voir Voidfall et pick Astra comme prévu. Je pose même une question à Dávid Turczi sans le reconnaître (moi et les visages masqués ! 😉 ), avant de revenir vers lui pour discuter un poil (et croire qu’il habitait en Italie à force de participer aux jeux solos des auteurs du coin) et repartir avec ma deuxième photo star du jour. Quel début !

Viennent ensuite la liste des Pick prévus dans mon agenda, Lacrimosa chez Devir Games, Revive chez Aporta Games, Oak chez Game Brewer, et la boîte à pizza pour Discordia chez Irongames Spieleverlag (le jeu est complet sauf la boîte pour le reviewer que je suis). Il est déjà 13h30 alors direction Alley Cat Games pour retrouver Fabio Lopiano et son Autobahn pour aller manger. Bon, manger en Allemagne c’est rarement un moment de grand bonheur, encore cette fois la frite à la saucisse et sauce tomatée n’a pas été à la hauteur, mais l’important était ailleurs.

L’après 14h était consacré à la dépose des trophées 2020 chez 2F-Spiele avec Friedemann Friese pour Fayum, tout en récupérant son jeu vert de l’année Findorff. Suivi de la rencontre avec Mathias Wigge (avec un V comme dans Wagon ! 😀 ) chez Feuerland Spiele qui récupère son trophée 2021 pour Ark Nova.

L’agenda se libérant, on peut un peu se promener au gré de la foule et des rencontres. On tombe sur Romain Bré qui dévalise le stand de Pandasaurus Games pour The Wolves, du coup on s’y intéresse et part avec une copie sous le bras. On s’arrête sur des stand qui proposent des KS qui seront pour l’EGA 2023, comme Bretwalda chez PHALANX ou Eye Of Zamrock: Invasion chez Infinite Games. Mais le jeu qui m’aura le plus titillé pour l’an prochain dans cette journée, c’est EOS : Island of Angels chez King Racoon Games. Le jeu n’était pas visible sur une table pour une obscure raison de mauvaise publicité, mais le responsable me l’a fait voir et expliqué dans son alcôve. Si j’avais pu repartir avec lui sous le bras ce serait chose faite et je l’aurais sans doute joué avant fin de ce mois, c’est dire s’il me l’a bien vendu !

Passage par le Hall 1 pour saluer Yoann Levet, dont Turing Machine, qu’il co-signe avec Fabien Gridel, est en « hocquet Sold Out », entendez par là qu’ils réinjectent une centaine de copies chaque jour pour les premiers acheteurs, qui épuisent à chaque fois le stock. Une autre manière de faire que celle qui consiste à ne plus rien avoir dès la première journée et tant pis pour les gens du WE. Turing Machine fera des aller-retour à la première place du classement Fair Play, signe que les gens sont conquis. Pas très loin de là, je récupère Come Together chez Chilifox Games qui promet de nous renvoyer dans les sixties.

On passe sur quelques jeux plus confidentiels, qui apportent parfois de belles surprises puisque leur attente est moindre, tels que Lord of Bones chez Trefl ou GigaWatt chez Play to the Future. On passe saluer David chez Moaideas Game Design pour parler de Jiangnan qui sortira dans quelques semaines. On termine enfin cette journée hyper chargée par un coucou sur le stand de Explor8 où Dimitri Perrier et Matthieu Verdier ont un grand sourire puisque Fédération était Sold out avant midi. Toutes les boîtes, même les abîmées, avaient été vendues !

On traîne de droite à gauche, pour finir par reprendre la voiture et patienter 40 minutes avant d’arriver enfin à sortir du parking. Heureusement on a tant de chose à se raconter que le temps passe vite. Retour à l’appartement, on essaie de trouver quelque chose de mangeable dans les restaurants take away encore ouvert, où on commande une pizza 4 fromage et repart avec une pizza au thon. Même quand on essaie de trouver un truc sympa cela se transforme en … heu…

Jour 2, moins de monde que le premier sur la route et dans le salon, mais ils ont revu les failles, du coup on fait découvrir au newbee la joie de l’attente dans le hall et les 5 € de frais quand on retire de l’argent au distributeur ! Et oui, à Essen, mieux vaut venir avec son cash !

Presque pas de rendez-vous aujourd’hui, juste Woodcraft chez Delicious Games où vous ne verrez pas Vladimir Suchy sur les photos (bien que j’en aie une comme chaque année), car il fuit les réseaux sociaux (les mauvaises langues diront que c’est car il est recherché par la justice 😀 ), laissant donc seul son co-auteur Ross Arnold prendre cette place seul sur les photos des joueurs. Je me demande comment il fera l’an prochain puisqu’il m’a annoncé que sur son prochain jeu il sera le seul auteur. Je salue German P. Milan qui signait Sabika sur le stand de Ludonova.

Pas de rendez-vous me permet de me consacrer à la visite des futurs Kickstarters et des jeux sur les bateaux. On va ainsi jeter un œil sur Caral chez Funtails, ainsi que Ahau chez Apeiron Games. Petite discussion avec les belges de Haumea Games dont le KS Valroc se terminait (avec succès) juste après le salon, puis les français de Old Hen Games pour AOC : Age of Champagne dont le KS commencera bientôt et qui proposaient de faire des photos des visiteurs (ils auraient pu offrir un verre de bulles, mais c’est déjà plus que bien d’autres 😉 ).

Passage chez Dranda Games pour récupérer Solar Sphère avant qu’il ne soit Sold Out et chez DMZ Games pour parler de Phraya qui arrive bientôt (et qui me fait quand même fort penser à Venice). On croise Swatsh de Vin d’jeu qui termine son Essen et Sebastien Dujardin de Pearl Games, qui m’invite dans le Lounge d’Asmodée pour me présenter Time of Empires et Lofoten qui ne sont nulle part ailleurs au salon (même pas en démo chez Asmodée, j’ai toujours du mal à comprendre la nouvelle gestion des patrons milliardaires). Time of Empires est une grande question pour moi, avec ses sabliers et ses 3*9 minutes de jeu réel (le reste de l’heure de jeu c’est du calcul et nettoyage), mais il semble plein de promesses. Lofoten m’a par contre directement conquis, avec sa mécanique unique et les choix qu’il pose. J’espère que les magasins en auront assez commandé pour en trouver à mon prochain passage.

Je quitte le lounge après avoir enfin profité d’une nourriture plus traditionnelle et fort bonne, pour aller saluer Damien Chauvau qui faisait le pied de grue devant Hybris : Disordered Cosmos chez Intrafin. Une grande table pour montrer le produit et expliquer le jeu, mais pas de chaises pour y placer des joueurs. Tant qu’à faire, il aurait fallu placer une belle vitrine autour, cela aurait donné la même chose tout en évitant qu’on ne lui pique une des figurines en fin de salon. Et oui, il y a aussi cela à Essen. On croise les doigts pour que les délais annoncés soient tenus et qu’Hybris finisse sous le sapin. J’ai été appelé sur la table voisine d’Hybris pour expliquer en français les règles de l’excellent D.E.I. : Divide et Impera. On donne aussi de sa personne à Essen. 😉 Vient alors ma plus belle découverte du jour, avec le futur KS Aelderman chez Rockerl Games. De la gestion de ressource avec contrat et livraison qui m’a fait de l’œil.

Je passe saluer Uli, chez Spielworxx, en coup de vent, mais il est un peu sur les dents car ses copies de Pilgrim ne sont pas là. Il les espère encore pour samedi, mais rien n’y fera. Chez Ion Game Design, rien n’est encore disponible, car, comme beaucoup, l’avancée en début octobre du salon a posé des problèmes dans les réservations prises sur les usines. Il faudra attendre encore un peu pour Galenus et Stationfall. Phil Eklund, qui ne rajeunit pas, était sur le stand mais comme il jouait, je n’ai pas eu le cœur de demander une photo. Je chope par contre sur le site de FryxGames Jacob Fryxelius, des ZZ top (m’enfin ! 😀 ), pour une photo d’Angel Fury (bon c’est de Daniel, mais lui n’était pas là). C’était marrant de voir les gens acheter le plateau de Hellas pour lui faire signer une des cases. Je trouve l’idée intéressante et facile pour offrir à un fan de Terraforming Mars.

On reste après la fermeture pour boire un coup lors du Off avec les francophones (beaucoup de belges, normal cela sert de la bière) chez Repos Production. On retrouve un peu tout le monde, comme les gens de Captain Games qui sortent leur premier jeu avec 13 mots, ou encore les gens de Geek Attitude Games qui ont fait venir Orlando Sa, l’auteur de Pessoa pour être présent le lendemain sur leur stand. Après être resté une heure de plus que la durée officielle, on repart vers le parking, mais une musique nous attire. Gordon Calleja de Mighty Boards fait la fête avec les tchèques de Czech Games Edition pour la sortie de son livre. Comme j’avais eu une invitation que j’avais déclinée, je passe quand même le saluer et rencontrer l’auteur de Hamlet, que je dois reprendre le lendemain.

Alors que l’on essaie de rejoindre le parking, on découvre que les portes sont fermées. Arghhhh. Va-t-on devoir rester la nuit dans le salon, contraint de boire pour oublier ? Un gars nous accoste alors et s’ensuit une discussion incroyable (en anglais). « Vous faites quoi ? » « On essaie de rejoindre notre voiture » « Non, vous venez à ma fête » « Heu… Ok ! » Et nous voilà chez Rathskellers, pour finir la soirée à l’Ouzo avant de faire le tour par l’extérieur et la rampe d’accès pour reprendre la voiture (sans alcool au volant).

Le jour 3, c’est l’arrivée massive des familles. Du coup, j’essaie d’éviter le hall 1 pour me rabattre de l’autre côté de la Galleria. J’y découvre ainsi Euborea de et chez Baer Martin, qui devait avoir le plus beau t-shirt du salon. On passe voir Elf Creek Games pour récupérer un Marchands of the Dark Road. On colle une bise à Pierre chez Sylex, qui doit (enfin) mettre sur papier les règles de ce qui sera sans doute une référence future, Amalfi Renaissance (s’il y a des préco, ne les ratez pas). Mosaïque est aussi présenté, mais on patientera encore pour avoir cette big box.

Je ne m’attendais pas à trouver avec An Age Contrived Board Game chez Bellows Intend mon KS à venir préféré du jour. Son auteur, Chris Matthew, nous explique plus qu’un simple pitch et sa gestion des actions disponibles d’une manche via une sorte de train évolutif m’a convaincu. Aussi des jeux à venir chez XolloX Games avec The Fog : Escape to paradise, ainsi que chez Arcane Wonders avec Frozen Frontier. Je me dis qu’il y a quand même quelques promesses de pépites pour l’an prochain.

Petit passage chez Lookout Games pour pick un Atiwa que l’on avait mis de côté pour moi alors qu’il est Sold Out, puis chez Czech Games Edition pour prendre Deal with the Devil, un jeu rare puisqu’il ne se joue QUE à 4. J’adore ce genre de parti pris, n’essayant pas de moduler pour jouer à moins. Je vais voir les amis italiens Simone Luciani et Tommaso Battista chez Cranio Creations et y récupère la map de Barrage, qui devrait être la première d’une grande série, puisqu’ils visent d’en sortir une tous les 2 ans max. Cela donnera une plus grande vie à leur prix EGA 2019, façon Concordia de Mac Gerdts qui sortait une map à chaque Essen. Rapide passage chez APE Games pour rencontrer Julian Pombo, un ami de Vital Lacerda, qui va sortir Pampero. Sans doute mon Most Wanted dans les jeux de la gamme traditionnelle pour 2023. J’espère avoir un proto de pré-prod d’ici peu.

Je termine ma journée avec celui qui aura éclairé celle-ci et que je ne pensais pas trouver là, Luis Costa, sur le stand de Pile Up Games avec Dom Pierre. Méconnu, il a pourtant réalisé avec Rola l’excellent et trop peu connu Yinzi chez Spielworxx (qu’heureusement Sylex va reprendre dans une nouvelle version dans les années à venir) et dont on se demande si Imperial Century sortira un jour chez What’s your game?. J’y apprends qu’il gère une convention portugaise la LeiriaCon (c’est sur son T-Shirt) où les gamers locaux et les auteurs internationaux se retrouvent pour présenter leurs protos et jouer toute la nuit tout en étant face à la mer. Il insiste pour que j’y fasse un saut (pas de puce) et ce n’est pas l’envie qui manque. Mais je le fuis avant de réserver mes billets d’avion et je file récupérer ma copie de Galileo que j’avais laissée chez Sorry We Are French pour qu’il soit magnifiquement dédicacé par Adrien Hesling et David Sitbon. Ma journée est faite et on rentre la tête dans les étoiles.

Ce sont justement celles d’Astra et de ses constellations que l’on visite le soir même, qui aura été le premier jeu joué dans ceux récupérés d’Essen. Sympa mais largement trop léger pour l’EGA.

Le jour 4, c’est celui qui sent la fin. Déjà dans la voiture pour réussir à recaser tous les jeux acquis ET les bagages. Tétris quand tu nous tient ! Mais au salon aussi cela sent la fin. Les rendez-vous sont rares, les auteurs sont déjà repartis pour partie, les Sold Out se succèdent dans les stand. Mais c’est aussi celui des promos puisque les éditeurs préfèrent brader que repartir avec leurs jeux sous le bras. C’est ce qui explique que certains allemands rentrent seulement dans le salon en milieu, voire fin d’après-midi, pour négocier le meilleur prix pour les invendus.

Pour ma part, il me reste à récupérer Tiletum et Terracotta Army chez Board&Dice, ainsi que East India Companies dont j’avais lu les règles dans le AirBnB d’ Atalia lors de mon interview de Cesare. Il est midi quand je décide de prendre enfin quelques heures pour moi et de me poser enfin à une table de jeu. C’est ainsi que j’écoute les règle celui qui a chipé la tête du Fair Play à Turing Machine : Splendor Duel (il me semble au final plus compliqué à manipuler et gérer que le traditionnel).

Vient enfin le moment de presque jouer (je serai spectateur) au jeu expert qui m’a le plus attiré dans son offre : Hegemony : Lead your class to victory, qui arrive d’ici mars 2023 suite à un KS chez Hegemonic Project Games et dont la VF suivra d’ici l’été chez Don’t Panic Games. J’écoute les longues règles (qui nécessiteront un gros travail de restitution dans une future vidéo !) de ce jeu asymétrique qui propose une gestion politique d’un pays, avec des joueurs de la Force ouvrière, de la Classe moyenne, des Patrons et de l’Etat. Chaque type de joueur a ses caractéristiques et actions disponibles (façon Root), mais globalement il y a tout ce qui compose une société. Des Entreprises (qui produisent des ressources pour le Patron), des Employés et des Ouvriers (qui sont payés) et l’Etat qui taxe tout le monde. C’est plein de cartes personnelles que l’on choisi (pour leur action ou défausser) et des lois qui sont passées en oscillant du capitaliste au communisme. C’est malin, c’est complexe, c’est intéressant, bref c’est à noter dans votre liste à suivre en 2023, voire à chercher un late pledge pour avoir une version deluxe et ensuite acheter la VF retail pour y adjoindre les cartes francisées ! Oui, carrément ! Quand on sait que l’un des auteurs est politologue et qu’un livre cosigné avec des docteurs en science politique explique sa vision et ses choix menant au jeu, autant dire qu’il y a du thème !

Les tables ferment et cela démonte un peu partout, on se dirige lentement vers la sortie, non sans saluer Georgina chez Holy Grail Games, pour apprendre Encyclopedia a raté Essen de 3 semaines et se faire expliquer vite fait Copan, leur jeu expert pour l’an prochain. Un jeu où l’on aura de moins en moins de ressource au fil des manches. On rejoint enfin la voiture et nos pénates en Belgique 2 heures plus tard.

Essen c’est fini et je ne regrette rien de cette année, si ce n’est les masques et la nourriture. 😉

Mon top de l’event :
Auteurs : Luis Costa, Vital Lacerda, Simone Luciani
Editeurs VF : Sorry We Are French, Sylex, Pearl Games
Editeurs VO : Hegemonic, Pile Up, Moaideas
Jeux 2022 Pick : Weather Machine, Planet B, Come Together
KS à venir : Hegemony, Pampero, Aelderman
Jeu en production ou en chemin : EOS, Stationfall, Eleven (VF)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *