Eleven

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Eleven

J’étais hyper hypé à l’arrivée d’Eleven édité chez Iello / Portal Games, qui m’avait déjà chauffé lors de son explication en anglais à Essen, du coup lecture des règles samedi pour me préparer au mieux à la future partie. De suite on ressent des relents de souvenirs… Football Manager !!! Haaa… Plaisir… Mais je me pose vite une question : A quoi servent les autres joueurs en fait ? Parce que faire de la gestion d’équipe sans avoir à s’affronter durant toute la partie, c’est un peu chacun pour soi ou chacun dans son pays.

Pour me faire une bonne idée de comment cela tourne, me voilà dimanche à sortir tout le matos. C’est la version Gamefound, tout ne rentrera pas dans la boîte une fois dépunché tellement c’est plein, il faudra retirer le thermoformage. C’est assez beau, même si ma femme me demande si c’est un proto ! Vade et rétro inculte du ballon rond et des madeleines de proust ! 😉 Je tombe en extase sur l’effet gazon du terrain et installe le tout sur la table. Cela prend beaucoup de place, trop pour mettre d’autres joueurs autour en fait, me confortant dans l’idée matérielle que c’est pour y jouer solo.

La finale Argentine – France va commencer d’ici une heure et j’entame mon recrutement des directeurs (qui définissent les actions à prendre quand une tuile arrive), mon entraîneur principal et décide de faire le premier scénario : affronter des équipe de D3 et ne pas terminer dernier. Bon, cela semble faisable et je reçois mon seul joueur expérimenté, un vétéran de la défense. Un directeur me permet d’embaucher un Scout qui facilitera l’engagement des espoirs, un autre un stadier pour gérer les supporters et la première manche sur 6 débute.

Cela commence par une tuile le lundi, puisque mon joueur vétéran sera absent des terrains durant 2 match ! Les 3 tours de développement qui suivent (mardi, mercredi et jeudi) me permettent de recruter un joueur espoir, de l’entraîner pour développer ses qualités, d’améliorer mon staff me permettant d’engager un jeune gardien.

Vient le WE et le premier match. On dépense de l’énergie pour encourager le gamin qui monte pour la première fois à ce niveau de compétition, on dépense pour soutenir les supporter dans des tifos et notre espion nous donne quelques infos sur l’équipe adverse. Un attaquant un peu fort et une organisation en 4-4-2. Bon, je suis un spécialiste tactique 5-3-2 ou 3-5-2 (selon ma carte piochée en début de partie), j’organise mon équipe en conséquence. 5 joueurs à vocation offensive, 5 à vocation défensive et les répartis dans les 5 zones du terrain : Attaque, milieu, défense et 2 ailes.

On révèle alors les joueurs à chaque emplacement et on oppose les valeurs d’attaques à celles de défense de chacun zone par zone. Si l’attaquant n’est pas contré il tire, si le gardien n’a pas le niveau pour le stopper, il encaisse. Simple, rapide, et le match se termine sur une défaire 3-2 !!! Rhaaaaa !!! En plus c’était une équipe bleue et j’avais comme objectif secret de ne pas perdre contre les bleus On aime pas les bleus… (bon c’était avant le lancement de la finale du mundial, donc aucun lien 😉).

Au tableau principal, on jette des dés pour les 7 autres équipes dans le classement et on se retrouve à 3 à 0 points. L’espoir est encore possible de ne pas finir dernier. En guise de résultat de fin de match, suite à notre défaite, un joueur est blessé pour deux semaines ! Voici mon petit jeune défenseur, qui a pourtant fait le taff, hors des terrains pour deux match. Galère.

On paie tout le monde (stade, staff et joueurs) et on repart sur une nouvelle semaine avec une nouvelle « tuile », une proposition de match amical que nos dirigeants acceptent (pour les pepettes) mais fatigue nos joueurs, faisant que l’on partira avec un but de retard au prochain match, pour simuler la fatigue. Durant la semaine on améliore le stade, engage de nouveaux joueurs (trop de blessés / absents) et on voit le budget gonfler pour fin de semaine. Pour anticiper la paie nécessaire, on signe quelques contrats. Un équipementier pour le maillot et quelques pubs sur le stade. On a de quoi voir venir.

Le WE est là et notre adversaire a un joueur défensif super agressif. On espère compenser avec des ailiers attaquants et advienne que pourra. On tient bien notre adversaire, mais impossible de marquer et la décision des dirigeants en début de semaine nous coûte le nul. Deuxième défaite et tous nos opposants marquent des points au tableau général, nous laissant la lanterne rouge.

La troisième semaine ne nous portera pas plus de chance, avec des joueurs pas assez motivés sur le terrain et une victoire de l’Argentine après tirs au buts à la TV. Comme on vient de terminer avec les 3 équipes les moins fortes de la partie et que cela va s’enchaîner sur des adversaires plus coriaces (qui briguent la D2), que les obligations familiales frappent à la table, on déclare forfait et range le tout dans la boîte, doutant de pouvoir renverser la situation, conscient de quelques erreurs de développement faites durant les 3 premières semaines ne pourront se récupérer.

Au sortir de cette demi partie, qu’en est-il ? On retrouve le plaisir du développement d’une équipe sans la partie match à la Fifa, comme on l’avait dans Football Manager. Il est clair que la présence d’autres joueurs ne m’a pas manquée et qu’il n’y aura pas de vraie interactions entre eux dans le jeu de base, juste l’une ou l’autre carte plus disponible et une rotation des cartes qui sera plus rapide. Mais franchement, c’est anecdotique. Une règle existe pour que les derniers matchs d’une partie (les 3 derniers à 4 joueurs) se fassent l’un contre l’autre. C’est un poil plus long (double match en fait) mais c’est le seul moment où on peut se dire qu’on a invité des gens à son jeu, donc obligatoire à plusieurs sinon jouez chacun chez vous. Je me suis dit qu’à la limite on pourrait envisager qu’il n’y ait qu’un tirage de cartes (event, adversaires) et que tous jouent contre les mêmes problèmes, au moins pour voir qui s’en sort le mieux, mais ce serait déjà une option perso.

Il y a déjà une floppée d’extensions, juste pour ajouter de nouvelles cartes en tout genre et, je crois, pour faire des parties en élimination directe. Si je dis « pourquoi pas » c’est sans doute largement dispensable pour un bon moment.

La cible d’Eleven est d’abord les nostalgiques, pour qui il sent bon l’enfance. Ensuite les footeux façon Manager (pas les Fifateux) qui aiment vivre une passion depuis les tribunes. Car tout dans Eleven vous donne l’immersion, vous raconte une histoire, d’hommes (ils savent pourquoi), de fans, de dirigeants. Si vous n’aimez le foot qu’à demi, que vous voulez jouer en société et pas seul dans votre coin, je crois que cela n’est pas fait pour vous. Si vous aimez le foot de facebook et jouez plutôt seul chez vous, c’est pile poil dans ce qui vous plaira. Le challenge semble de taille, même si j’imagine qu’en connaissant mieux les ficelles du jeu vous roulerez sur la D3, quelques scénarios vous donneront de quoi progresser dans le jeu de niveau en niveau. Il ne manque qu’un championnat continu pour passer de saison en saison de la D3 à la D1, puis à la league des champions. Mais si des modules ne sortent pas dans ce sens (ce qui serait une erreur), des options Fan made devraient rapidement voir le jour.

Plaisir solitaire et Nostalgie vont de paire avec cet Eleven. Soyez le douzième homme ! 😉

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