Axon Protocol

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Axon Protocol

J’ai mis un temps à me lancer dans les règles de Axon Protocol de Baroque Games. Tant parce que j’avais envie de faire une pause après avoir mangé autant de règles à la suite depuis Essen, que parce que le monde Netrunner qui était proposé s’accompagne souvent d’une floppée de texte. Contrairement à mes craintes la lecture s’est avérée simple et légère, se sirotant en un apéro.

Dès lors, rien ne nous empêchait d’y aller le soir même au club ILV de Namur. Je dégote 2 joueurs n’ayant rien contre le thème et on part sur une mise en place. Les règles sont rapidement expliquées et on installe les standees deluxe du jeu. C’est coloré, c’est beau, c’est bien fait, même si les pièces s’emboîtent parfois mal.

Pour le pitch des règles, c’est assez simple : On se retrouve dans un univers Netrunner et notre corporation est spécialisée dans deux domaines que l’on va essayer de faire progresser grâce aux gens qui peuplent la ville. On hackera certains personnages, tandis que d’autres feront naturellement progresser notre commerce. Les joueurs se retrouvent à vouloir favoriser chacun 2 domaines parmi : La drogue, les implants, la violence, la mode. On partage chacun un domaine avec un autre joueur et il faudra travailler avec lui pour son développement… jusqu’à ce qu’on en réclame le monopole, se faisant un ennemi mortel ayant intérêt à faire s’écrouler notre commerce !

En début de partie, on choisi chacun 1 personnage parmi 5 que l’on place en ville. Il a une routine (en si… alors…sinon) pour ses actions standards et des spécialités (compétences). Franchement les caractéristiques de chaque type est assez agréable à découvrir et on rigole en choisissant une star qui forcera les autres à l’écouter en concert. Ce sera différent avec un terroriste avec sa ceinture explosive qui cherchera à se retrouver dans un endroit avec 2 autres personnes pour emmener tout le monde ad patres. Cela semble glauque ainsi, mais se débarrasser des personnages est un but dans le jeu. En effet, cela permettra de retirer des marqueurs (mode, implants, drogue) que les personnages ont sur eux, faisant chuter la valeur de ces domaines pour les corporations qui misent dessus.

Niveau action, celle de base est d’activer un personnage et réaliser sa routine. La star veut aller dans la salle de concert, le pilote trouver un joueur pour le faire déplacer, le vendeur de drogue rencontrer un client pour le fournir,… L’ambiance Netrunner avec ce monde futuriste est bien rendu, tant dans les illustrations que le texte ou les actions de chacun. Nickel. Après l’action normale, si le personnage est dans un lieu qu’il peut activer (libre ou dont il dispose des compétences), on réalise son action. On joue aux cartes au casino, on achète du matos au magasin,…

Si on ne veut pas faire l’action normale, on peut défausser une de ses cartes en main (qui ont un effet attaque / contre / continu si on veut les utiliser pour cela) afin de réaliser une autre action : ajouter un nouveau personnage / devenir premier joueur / changer le sens du tour / hacker un personnage pour faire autre chose que sa routine. Elles peuvent aussi réclamer le monopole d’un domaine (on sera le seul à scorer dedans et en double) ou activer le pouvoir de sa corpo. Elles servent aussi à convaincre un personnage à se casser (toujours pour retirer des marqueurs d’un domaine d’un autre joueur).

En fin de manche, quand tous les personnages ont joué une fois, avant de récupérer 3 cartes, on peut encore faire rentrer de nouvelles personnes. Donc dans la première manche cela peut se résumer à 3 actions, on ajoute alors 5 nouveaux types en jeu et la deuxième manche est fixées à 8 actions minimum. Si on ne se débarrassait pas des gens en cours de route, chaque manche verrait le nombre de gens en ville augmenter sans cesse. Heureusement, ils vont mourir…

Le premier à faire mal c’est le vendeur de drogue, qui convainc la star de sniffer un peu trop et c’est parti pour l’overdose. Exit la gloire et ses implants. Chute du cours de la drogue et des améliorations tandis que le vendeur repart en sifflotant. Tout est à refaire pour le joueur qui avait pris le monopole des implants. Le joueur qui partageait jusqu’ici ce domaine avec lui est trop content d’avoir liquidé ses investissements en ayant utilisé le dealer. Mais le commerce ne dort jamais et de nouveaux acteurs vont se joindre à la fête, achetant leurs implants, leur drogue et leurs plaisirs coupables. Le terroriste trouvera vite des victimes améliorant le sentiment de peur avec la violence en ville, pas de chance cependant puisqu’il emporte avec lui un psychopathe récemment venu pour « animer » la ville. Il faudra trouver d’autres acteurs pour répondre au besoin de monopole de violence d’un joueur.

A chaque fois que l’on distribue un marqueur (violence, drogue, implant,…) on fait progresser le marqueur de stress et lorsqu’il atteint la cible finale, c’est fini et on fait les comptes. Cela va très vite et 1h15 à 3 auront suffi à voir gagner la corpo spécialisée drogue et mode.

C’est sympa et j’y retrouve un peu de l’ambiance d’un Stationfall, mais en moins complexe et largement plus accessible. Le défaut est dans la complexité de certaines actions ou iconographies manquant de logique (une action libre (free action) qui nécessite de défausser une carte n’en est pas une). Quand on voit l’importance des mots clés dans les jeux de cartes JCC on s’étonne du manque de soin porté dans celles-ci. Il y a pourtant une large connaissance du domaine actuellement pour éviter des erreurs flagrantes.

On se demande l’utilité des cartes en main quant à leur effet, s’il peut être contré alors que des actions « normales » du plateau de jeu font le même effet en mode « incontrable ». Comme souvent on se demande pourquoi ce que l’on voit à la première partie n’a pas été signalé en amont, car plein de chose pouvait aisément être corrigé. On est allé trop souvent dans les règles (pourtant limitées) afin de trouver une explication à l’inexplicable. Dommage car l’ambiance, la qualité du matériel et le fun était là. Cela fait un moment que le monde Netrunner ne m’avait plus attrapé de la sorte, c’est déjà cela de pris.

 

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