Amalfi Renaissance

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Amalfi Renaissance

Habituellement je m’intéresse peu aux V2 pour les reviews. Non pas qu’elles ne valent rien, ce serait mentir comme pour, par exemple, Zhanguo ou Iki superbement revisités, mais c’est surtout qu’ils sont habituellement des retouches de jeux déjà connu. Mais cette fois le jeu original n’a été dans les mains que de quelques rares privilégiés, dont je suis, puisqu’il était en japonais avec une traduction anglaise en mode « google translate ». A l’époque c’était mon coup de cœur de l’année, autant dire de suite que j’attendais cette version française remasterisée avec un mélange d’impatience et d’angoisse.

Amalfi Renaissance est la revisite réalisée par Sylex du jeu Amalfi de Takedo Yamada sorti confidentiellement chez nous (enfin, surtout au japon) en 2021. Comme les graphismes étaient déjà de qualité, ils ont gardé Urabe Rocinante aux illustrations.

Amalfi Renaissance pose, sans surprise, son cadre sur la côte Amalfitaine (on est au sud de Naples pour le situer plus facilement 😉), où l’on va envoyer des bateaux transporter des ressources pour se payer des invités, des phares ou des produits de luxe. Mais ce que vous devez savoir en premier lieu, c’est le mode de gestion de ces ressources et du placement d’ouvrier…

Ce sont les bateaux qui servent pour tout ! On place un bateau comme un ouvrier pour activer une zone d’action et, lorsqu’il s’agit de récolter des ressources, on envoie des bateaux libre dans la case de son plateau personnel représentant les ressources. Normal, les bateaux partent en mer pour les chercher, non ? Et pour dépenser les ressources, nécessaires pour une autre action, on ramène ses bateaux partis en mer avec celles-ci. C’est si simple que je me demande pourquoi cela n’a pas déjà été utilisé avant. Comme ces bateaux de retour servent d’ouvrier, on en envoie sur de nouvelles actions et ceux restant se déplacent sur l’espace ressource. Au fil du temps on a de moins en moins de bateaux disponibles pour les ressources, jusqu’à passer. Cette gestion est tellement fluide, tellement intéressante, qu’elle donne un vent de fraicheur sur le jeu.

Avec ses ressources on va pouvoir :

  • Inviter des notables : On part d’une main préparée pour chaque joueur (on peut s’en passer pour le faire en draft ou aléatoire), mais elle s’améliorera avec une rivière d’invités que l’on pourra attirer. Ces invités offrent des bonus immédiats, continus, 1 par manche ou de fin de jeu.
  • Acquérir des œuvres (d’art pour la plupart) : Pour améliorer notre réputation (récolter des PV). Elles permettent aussi d’avoir un bonus et de répondre à des objectifs de collection.
  • Construire des navires : Améliorer notre flotte c’est plus d’action mais aussi plus de ressources.
  • Découvrir de nouveaux lieux de commerce : Afin de se réserver des endroits ou envoyer ses ouvriers-bateaux qui seront plus intéressants que les lieux communs du plateau général.

A côté des ressources-bateaux, il y en a une à part : le pain. C’est la seule ressource qui monte et descend sur une échelle et qui sert à payer les envois de bateaux en mer (faut bien ravitailler) et en fin de manche pour nourrir tous les marins (sous peine de perte de PV). Heureusement, comme on ne fait pas de stock de ressource physique, quand on paie trop de ressource pour un achat le surplus est transformé en pain (on peut aussi ne prendre aucune ressource pour avoir du pain). Vous ne vous rendrez compte à quel point c’est malin que lorsque vous y jouerez !

Nouveauté de cette version de Sylex, les phares que l’on peut « libérer » de son plateau sont désormais envoyés sur le jeu dans les lieux d’action. Ils permettent de réaliser l’action « ressource-bateau » moyennant du pain ou de simplement en gagner un.

Au bout de chaque manche, un objectif est validé et vous gagnez les PV selon votre développement en adéquation avec sa demande. En outre, 3 objectifs généraux sont à disposition pour tous et constituent une course pour les réaliser (PV dégressif selon sa position pour le réaliser).

Au final, cette revisite est une totale réussite. Les longueurs du jeu initial et le sentiment de faire une manche de trop a été effacé en limitant le nombre de bateaux de départ. Les phares qui ne servaient qu’à des PV à la base ont désormais une utilité tactique. Les jeux de cartes de base ont été rééquilibrés et augmentés (6 options au lieu de 4).

S’il devait y avoir un bémol à poser, ce serait dans la force de certaines cartes d’invités, dont le pouvoir est parfois générateur de moyens permettant à un joueur de très grandes facilités, entrainant des différences de scoring énorme. Mais ce n’est qu’un détail qui ne gommera pas votre plaisir de jeu dans cette mécanique plaisante et efficace. Amalfi Renaissance c’est le bonheur d’une glace à l’italienne dégustée sur un bateau de plaisance.

2 réponses

  1. Barisele dit :

    Bonjour.
    De quels invités déséquilibrés parlez vous ?

    • Pardieu dit :

      Quelques invités sont, comparativement à d’autres, très puissants, comme le fait de payer le pain pour tous ses navires avec 3 ressources (un navire gardé dans la baie suffit donc). L’impact de ce seul invité permet de ne pas devoir recharger son pain en fin de manche ou de ne pas le dépenser (augmentant les possibilités de copie ou de début de manche). Ce gain de pain permet, sur base de cette seule carte, de payer aisément tous les invités « immédiat » à payer en pain (boule de neige derrière au niveau des ressources) et, si disponible, de scorer sur l’invité « pain restant » en fin de partie (autrement complètement nul). Et ce n’est qu’un exemple…

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