Planta Nubo

Un prix décerné pour les jeux Expert par des Experts

Planta Nubo

Je suis plutôt bon client des « jeux à combos », car ils apportent à mon esprit la nécessité de pré-visualiser les enchaînements afin de faire la différence entre une bonne et une moins bonne combo un fois tout le déroulé effectué. Cependant, ce type de jeu a souvent un double inconvénient. Le premier est que celui qui combotte « joue tout seul » car il est difficile pour les autres de lire (voire de suivre si joué rapidement) les combos qui s’enchaînent sur le plateau du voisin. La deuxième est le Downtime associé au joueur qui fait son petit truc dans son coin pendant que tous les autres attendent que le coup « infini » se termine enfin…

Planta Nubo est le premier jeu expert de la toute jeune maison d’édition The Game Builders (Applejack et Chai :Tea for 2 étaient leurs premiers jeux l’an passé). Il cumule les talents de Uwe Rosenberg (Agricola, Ora et Labora, .. et 258 autres !!!), Michael Keller (La Granja !) et Andreas « Ode » Odendahl (La Granja, Cooper Island), ce dernier étant un des gestionnaire de la maison d’édition. Ces 3 grands talents se sont vu attribué Lukas Siegmon (Hallertau, Age of Innovation) pour les illustrations.

Le propos de Planta Nubo est de réaliser des plantations pour améliorer la qualité de l’air (les PV d’oxygène) en replantant des forêts… tout en haut de sequoia géants (très géants en l’occurrence du coup). Des mongolfières-abeilles mécaniques géantes (on cherche toujours l’artwork qui va avec, j’avoue) se chargeront de disséminer les plantes que l’on aura récolté sur le reste de la planète pour l’ensemencer.

La zone de jeu se divise en 4 parties :

  • Le plateau personnel du sequoia : On y construira un Tetris de parterre de fleurs et on tournera autour pour améliorer des cartes activables ou de stockage.
  • Le plateau personnel des objectifs et du robot : Le robot est une pièce majeure d’activations.
  • Le plateau des cartes, des assistants et des caisses de dissémination : Une rivière de carte et des bonus de fin de manche, ainsi que des caisses pour stocker nos fleurs.
  • Le « plateau » de cartes d’action : Ce que l’on va réaliser avec nos « ouvriers »

Les deux zones plus spécifiques au jeu sont les cartes d’action et le sequoia. Le premier représente donc les cartes d’action que l’on va activer avec nos ouvriers. Ces derniers sont en fait des outils que l’on placera à côté de l’action (possiblement les 2 une fois par manche) que l’on veut réaliser. Il y en a 4 par joueur et on n’en utilisera que 3 (le dernier activera un assistant en fin de manche). Mais le truc intéressant est que si un joueur a placé un outil (disons la pelle) à côté d’une tuile X, les autres joueurs ne peuvent plus placer leur outil identique à côté de cette tuile (qu’il veuille l’activer ou pas). Cela permet non seulement de réaliser des blocages (interaction !), mais aussi forcer un joueur à revoir l’outil qu’il garde pour la fin de manche (et peut-être sous-jouer celle-ci). Cela force à revoir certains coups et c’est bien.

L’autre zone, le Sequoia, a deux usages.

  • Le Tetris central pour placer de nouvelles fleurs (via des parterres ou de jeunes pousses), qui seront remplacées (une fois cueillies) par des forêts pour une meilleure rentabilité en oxygène.
  • Les cartes placées autour du sequoia et notre dé (un marqueur en fait) qui va tourner autour du plateau pour améliorer ou placer des marqueurs d’activation sur les cartes (façon « renard qui passe »). Celles qui sont améliorables (les batteries) verront leur action devenir de plus en plus fortes au fil des tours. Tandis que les activables ne peuvent l’être qu’avec un marqueur (qui sera défaussé à l’activation). Un des objectifs du jeu est donc de faire tourner ce dé pour améliorer ses cartes.
    Plus vous placerez de cartes autour du plateau, plus il vous faudra d’avancées pour en faire le tour, les cartes ajoutant des cases à traverser.

Je ne vais pas rentrer plus dans le détail de chaque action (il y en a trop) car le plus intéressant (novateur ?) est basé sur ce que je viens de décrire ci-dessus. Je me bornerai à vous brosser les grandes lignes des autres actions.

  • On libère ses parterres pour les placer dans des pots ou les envoyer dans des caisses (gain de rotation)
  • On récupère des cartes (action / accumulation / Objectif de fin de jeu)
  • On gratte des PV via des marqueurs retournés et des gains de fin de manche

Voilà, de la sorte vous avez une vue globale sur ce que va faire le jeu, mais le plaisir est grand lorsque l’on met en place son plan de développement et que l’on enchaîne ses coups et cela ne peut être visible sur la simple explication des règles. Car ne nous y trompons pas, Planta Nubo est un jeu de combos (enchaînement de coups) qui vous amènera à de multiples micro manipulations (prendre des cubes, retourner des tuiles, ajouter des cartes, modifier un compteur,…) et pourra vous faire prendre quelques minutes lors de votre tour (plus si vous êtes sujet à AP).

Si cet enchaînement est très agréable à vivre, il est indéniable qu’il amène du downtime chez les autres joueurs (encore plus si l’un d’entre eux vous demande d’expliquer ce que vous venez de faire, pour le comprendre ou vérifier que vous n’avez pas commis « d’erreur »… on se comprend !). Comme l’interaction est assez faible bien qu’existante (c’est un jeu de pose d’ouvrier avec blocage), on est assez peu intéressé par ce que fait l’autre joueur hormis ce qui changera notre plan. J’ai un peu le même sentiment qu’avec Ark Nova, où je ne suis pas intéressé par le zoo des adversaires et ne suis impliqué que par les cartes qu’ils me volent sous le nez, tout en ayant trop de downtime pour garder un rythme de jeu à 4 joueurs…

J’ai lu que les règles étaient peu claires et mal agencées. Je n’ai pas eu cette impression, même si certaines notions nouvelles sont parfois difficiles à appréhender (ce qui est nouveau est un exercice mental pour le concevoir). Heureusement, une vidéo règle vous aidera bientôt à tout comprendre (elle est tournée, reste à la monter). 😊

En conclusion, Planta Nubo est un plaisir de jeu que je conseillerais à 2 joueurs, voire 3 pour des joueurs sans AP,  au moins pour les premières parties. Une fois tout bien intégré on peut sans doute envisager le 4 joueurs… si vous aimez jouer à 4 à Ark Nova ! 😊 Pour ma part, le simple fait d’écrire cet article m’a donné envie d’y rejouer, là, tout de suite. C’est toujours bon signe !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *